Comment choisir dans quoi investir en agrobusiness ?

Dans l’une de mes précédentes publications sur la page Facebook du Marché de l’Agripreneur ; je parlais des paramètres à contrôler pour accroitre le rendement. Entre autres, paramètres, j’abordais la question des conditions agro écologiques favorables. De là, je me suis posé la question de savoir s’il ne fallait pas aller plus loin sur la question, en abordant la question d’entreprenariat.

Là encore, je me suis posé la question de savoir « qu’est-ce que je vais dire, de nouveau que les gens ne savent pas déjà ». Puis, j’ai décidé finalement d’en parler, parce que la répétition est pédagogique.

Puisque c’est l’argent que vous cherchez tous, il peut arriver que vous ayez de l’argent sans savoir dans quel domaine investir. Voilà qu’au cours d’une causerie, un ami à vous, vous raconte que l’élevage de porc est très rentable. Et boum, vous décidez alors d’investir votre argent dans ce business qu’on vous a dit être très rentable.

Si ce n’est pas un ami, c’est peut-être en surfant sur Facebook, vous lisez un coach qui vous dit par exemple qu’en investissant 100.000 Franc CFA dans la production de maïs, vous pouvez avoir un revenu de 1.000.000 Franc CFA. Nous savons combien, les coaches, surtout vendeurs de formation sont des vendeurs de rêve. C’est ainsi que beaucoup se jette dans des business où leurs désillusions de tardent pas.

Prenons le premier exemple d’élevage de porcs. Imaginez que vous résidez dans une ville qui n’est pas adapté sociologiquement, donc où les gens ne consomment pas cette viande. Et vous décidez de faire votre élevage de porc là. Vous avez compris que votre réveil sera brutal, parce qu’il n’y a pas le marché pour votre produit là, ou vous êtes en train de faire votre activité.

Alors, le vieux dicton « il faut vendre avant de produire » refait ainsi surface. Oui, avant de faire quoi que ce soit, soyez sûr du marché d’écoulement, pour vous éviter des grincements de dent après la production. Et ce marché, doit être le plus proche possible de votre lieu de production.

Outre ce critère qui me parait le plus important, je parlerai de la faisabilité technique de votre activité. Et pour ce critère, je vais partir d’une expérience récente : chaque fois qu’on me propose de produire une nouvelle spéculation, la première chose que je fais toujours, c’est de vérifier les exigences de cette plante, en matière d’eau. C’est ainsi que récemment un ami me proposait de produire les bananes plantains au nord ; en regardant la fiche technique du bananier, je vois qu’il exige une pluviométrie annuelle de moyenne de 1500 mm. Sachant que je suis dans une région où la moyenne est de 1200 mm, je réponds à mon ami « as-tu remarqué que ma zone de résidence n’est pas idéale pour le bananier ? » et lui aussi, ayant vite compris là où je voulais en venir, me répond « il faut le faire en irrigation ».

Et comme je vous en parlait au début de l’article, quand vous êtes en agriculture, il ne faut jamais perdre de vue les « conditions péd0climatiques », c’est-à-dire la nature du sol, la température, les précipitations, le vent, etc.

Ce n’est pas parce que vous avez un terrain que vous êtes nécessairement apte à produire tout ce que vous voulez. Désolé, chaque plante exige un type de sol bien précis, ainsi que les autres conditions climatiques dont j’ai parlé précédemment.

Je dirai pour me résumer que c’est votre environnement qui doit déterminer le choix de la culture dans laquelle vous devez investir. Quand je dis « environnement », je fais bien allusion au marché, au sol, au climat et même l’accessibilité des autres facteurs de production. J’ai moi-même échoué dans une activité, simplement parce qu’il n’y avait pas de main d’œuvre qualifiée dans la zone. J’ai aussi rencontré des pisciculteurs me dire « c’est difficile de trouver la provende des poissons ici, parfois il faut commander jusqu’au Nigéria, et ça augmente notre coût de production ».

Vous l’avez compris, si ces conditions sont réunies, il ne vous reste qu’à travailler sur les paramètres qui sont de votre ressort : choix des variétés à haut rendement ou des races prolifiques ou grasses, en fonction de vos objectifs ; le respect des itinéraires techniques, de l’alimentation et de la prophylaxie, etc.

Ce que je dis ici, est bien valable que vous soyez dans la production végétale, animale ou même dans la transformation.

N’hésitez pas à demander de l’aide, soit à un expert ou un devancier de votre quartier, qui s’y connaît ou qui réussit déjà dans l’activité dans laquelle vous vous lancez. C’est ce que je fais moi aussi.

J’ai tout dit sur la faisabilité technique et les aspects sociaux, sans rien dire sur la faisabilité économique et financière ; parce que je suppose que vous en êtes bien conscient, d’une manière ou d’une autre. Si vous souhaitez tout de même un article sur ce sujet, n’hésitez pas à me le faire savoir en commentaire.

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